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Pourquoi j’ai créé l’Institut pour la Propriété Privée

  • Writer: Alexis Sémanne
    Alexis Sémanne
  • Oct 16
  • 5 min read

Il y a en France un immense paradoxe intellectuel et politique : la propriété privée, pourtant au fondement de toute société libre et prospère, n’est presque jamais étudiée, débattue ni défendue. Elle est mentionnée au détour d’un discours, parfois tolérée comme un fait juridique, mais rarement pensée comme un pilier moral, économique et civilisateur.

Pourtant, sans propriété privée, il n’existe ni liberté, ni responsabilité, ni prospérité durable.


Un concept oublié et menacé


Nous vivons dans un pays où la dépense publique dépasse 60 % du PIB, où la fiscalité est devenue si lourde qu’elle décourage l’investissement et la prise de risque, et où la réglementation encadre jusqu’aux moindres gestes de la vie économique.


Être propriétaire en France, c’est désormais vivre sous une tutelle constante. On peut difficilement louer librement son bien, expulser un locataire qui refuse de payer, ou disposer de ses revenus sans subir de prélèvements successifs. L’État s’est arrogé le droit de décider de ce que chacun doit faire de son patrimoine, au nom d’une prétendue justice sociale qui nie la liberté individuelle.


Le processus démocratique, censé corriger ces excès, ne fonctionne plus. Aucun parti, ni à gauche ni à droite, ne semble vouloir remettre en question cette logique d’étatisation permanente. Au contraire, les débats récents autour de la « taxe mondiale sur la fortune » proposée par Gabriel Zucman, applaudie par une partie de la gauche comme par certains conservateurs, montrent à quel point l’idée même de propriété privée est devenue suspecte.


On en vient à oublier que la propriété n’est pas seulement un bien matériel : c’est une institution morale, le socle sur lequel repose la liberté de chacun d’agir, d’entreprendre, de transmettre, de créer.


Le sens de la fondation de l’Institut


C’est face à cette dérive intellectuelle et politique que j’ai décidé de créer l’Institut pour la Propriété Privée (IPP).


Je suis enseignant et chercheur, passionné par la pensée libérale classique et par l’école autrichienne d’économie. À travers mes recherches et mes lectures, j’ai constaté que la propriété privée est non seulement un concept économique, mais une clé de compréhension de la civilisation occidentale. C’est ce qui permet à l’individu de se situer dans le monde, d’être responsable de ses choix, de participer librement à l’ordre social.

Or, aujourd’hui, cette idée est marginalisée, caricaturée, voire diabolisée. On veut nous faire croire qu’un monde sans argent, sans propriété, où tout serait mis en commun, serait plus juste et plus humain.C’est une illusion dangereuse.


La leçon de l’histoire et des faits


Les faits, eux, racontent une autre histoire. Comme l’a montré Douglas North, prix Nobel d’économie, le développement économique et social n’a jamais été le fruit d’une mise en commun des ressources, mais de la reconnaissance des droits de propriété.

Les pays qui ont connu les premières révolutions industrielles (le Royaume-Uni, les Pays-Bas, les États-Unis) sont précisément ceux qui ont instauré les cadres juridiques les plus solides pour garantir la propriété privée.Et aujourd’hui encore, les nations les plus prospères, celles où les gens veulent vivre ou investir (la Suisse, Singapour, Dubaï, le Chili) sont celles où les droits de propriété sont les mieux respectés.


À l’inverse, partout où ces droits sont fragilisés ou ignorés, la stagnation, la corruption et la dépendance envers l’État deviennent la norme. Ce n’est pas un hasard si les sociétés qui ont expérimenté l’utopie collectiviste ont produit non pas l’égalité, mais la pauvreté et la servitude.


Une approche intellectuelle ouverte


L’Institut pour la Propriété Privée n’a pas vocation à être un cercle fermé ou dogmatique.Certes, notre approche s’enracine dans la tradition autrichienne d’économie, celle de Mises, Hayek, Böhm-Bawerk, Rothbard et Kirzner, pour qui le marché est un processus de découverte, et la propriété, la condition de l’entrepreneuriat et de la coordination sociale.


Mais nous sommes aussi ouverts à d’autres perspectives :– les apports du Public Choice, qui éclairent la logique des acteurs politiques et les incitations perverses du pouvoir ;– les approches institutionnalistes, qui analysent les règles formelles et informelles structurant la vie économique ;– les outils de la microéconomie, macroéconomie, et de l’économétrie, qui permettent d’évaluer empiriquement les effets de la régulation ou de la fiscalité sur l’innovation et l’emploi.


Notre critère n’est pas l’école à laquelle on se rattache, mais la fidélité à une idée simple et exigeante : la propriété privée comme fondement d’une société libre.


Une communauté de chercheurs et de citoyens


L’objectif de l’Institut est de rassembler des chercheurs, des enseignants, des étudiants, des entrepreneurs et des citoyens convaincus que la défense de la propriété privée n’est pas une question marginale, mais un enjeu central du XXIe siècle.


Nous voulons créer un espace de réflexion, de production intellectuelle et de diffusion d’idées où les analyses économiques rigoureuses côtoient les débats philosophiques et les études empiriques.Nos membres rédigent des notes de recherche, publient des analyses économiques, et participent à des événements autour de thèmes tels que la fiscalité, la régulation, le logement, l’entrepreneuriat ou encore l’éducation économique.


L’Institut est aussi un lieu d’échanges. Nous voulons relier le monde académique et le monde des idées, mais aussi les individus désireux de comprendre comment les politiques publiques affectent concrètement la liberté et la prospérité.


Une structure associative et indépendante


L’Institut pour la Propriété Privée fonctionne de manière associative et indépendante.Nos chercheurs, nos contributeurs et nos bénévoles travaillent souvent sans financement, uniquement mus par la conviction que cette bataille intellectuelle est nécessaire.Mais pour poursuivre nos travaux, publier davantage de notes, organiser des conférences et développer nos activités, nous avons besoin du soutien de celles et ceux qui croient à la liberté.


Si vous partagez cette vision, vous pouvez :

  • faire un don pour soutenir nos recherches ;

  • vous abonner à la newsletter pour suivre nos publications et événements ;

  • nous contacter si vous souhaitez contribuer, écrire une note, ou simplement participer à nos échanges.


Chaque contribution, même modeste, nous aide à construire un espace d’idées véritablement libre.


Redonner sens à la liberté


La France souffre d’un mal profond : elle croit encore que la richesse naît de la dépense publique, que la solidarité se décrète par décret, et que la liberté se préserve en réglementant toujours davantage.Mais on ne protège pas les faibles en affaiblissant les forts, on ne crée pas de prospérité en punissant ceux qui produisent, et on ne fonde pas la justice sur la spoliation légale.


La propriété privée n’est pas un privilège ; c’est le droit fondamental d’exister en tant qu’individu autonome, de disposer du fruit de son travail et de ses choix. Elle est la condition de toute société de responsabilité, d’innovation et de respect mutuel.

C’est cette conviction qui guide notre action.


Une mission intellectuelle et civique


L’Institut pour la Propriété Privée n’est pas un simple groupe de réflexion : c’est un projet intellectuel et civique.Nous voulons rappeler, par la recherche, la pédagogie et le débat, que la liberté économique n’est pas un luxe, mais le socle de la dignité humaine.Nous voulons redonner à la propriété privée sa place centrale dans les débats publics, académiques et moraux.


Car il n’y aura pas de renouveau économique sans un renouveau des idées. Et il n’y aura pas de liberté sans une redécouverte du sens de la propriété.

 

Alexis Sémanne, Directeur de l’Institut pour la Propriété Privée

 
 
 

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